"Les profs" dans la presse

Article de notre "Caca" national. Je le mets en ligne car certains (autres que des infos-com), on la chance ou la malchance de l'avoir en UEP.

Rennes 2 : « Ceux qui croyaient au blocage, ceux qui n'y croyaient pas » - Rennes
vendredi 17 avril 2009

Alain Calmes, professeur en sciences de l'information et de la communication, Université Rennes 2, répond au courrier du « grand-père indigné » par les blocages à répétition du campus de Villejean que nous avons publié hier.

« En dehors de toute langue de bois, et nullement mandaté par mon institution, je tiens à dialoguer avec ceux qui s'inquiètent pour Rennes 2, comme ce « grand père indigné » qui se demande quel type d'examens (« licence manif, master blocage, DEA émeute ») vont passer les étudiants...

Le mouvement d'opposition à la réforme des universités est un mouvement national et n'est donc pas le pur produit d'un quarteron de trublions locaux. À Rennes 2, aucun cursus n'est obtenu « grâce à la bienveillance des profs qui accompagnent les étudiants dans la rue ». Pur fantasme ! Le fait de critiquer la réforme n'empêche pas l'évaluation correcte des compétences.

Dans une période difficile pour tous, il faut garder la tête froide et ramener les choses à leur juste proportion. En ce qui concerne l'année universitaire : le premier semestre a été intégralement assuré dans chaque département. Au second semestre, à partir de la grève, il y a eu des jours sans cours et des jours avec. Les « piquets » ont laissé passer différents publics, conformément au vote de l'assemblée générale (concours, master deuxième année, étudiants étrangers, etc.). Par ailleurs, nombre d'enseignants ont pu assurer leur contrat pédagogique avec des polycopiés, entretiens, cours en ligne, demande de travaux... Des cours, dits de rattrapage, ont fonctionné même durant les vacances de Pâques. Cette substance partagée n'est pas nulle, elle constitue un acquis indéniable, qu'il faudra prendre en compte dans la perspective de l'évaluation des connaissances.

Dans le cadre de « Rennes Troie », fac alternative, des conférences et des débats ont eu lieu, précisément « en extérieur » comme semble le souhaiter notre « grand père en colère ». Cet apport n'est pas nul, lui non plus.

Durant la grève, bien des indices me donnent à penser que, loin de fainéanter, l'immense majorité des étudiants ont vécu, avec une belle intensité intellectuelle cette période riche en événements. J'ai assisté à toutes les assemblées générales des étudiants et j'ai pu constater que l'on y réfléchissait, que l'on évoluait, que l'on s'y posait beaucoup de questions, notamment sur les formes d'action.

Alors que dire à ce stade ? Que l'année n'est pas « fichue » mais que cette réforme est très mal vécue, dans une proportion massive, par la jeunesse étudiante de notre pays. Au lieu de condamner sans procès, notons plutôt que l'idée de bonheur est en train de s'estomper, un peu partout. Que nous ne proposons pas aux étudiants, comme aux autres, d'ailleurs, un monde idéal. Que c'est leur droit absolu de tenter, eux aussi, de repenser et de rebâtir la société où, par l'ordre naturel des choses, ils vont nous succéder. »

Visible sur le site de ouest-france: http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Rennes-2-Ceux-qui-croyaient-au-blocage-ceux-qui-n-y-croyaient-pas-_35238-avd-20090417-55855669_actuLocale.Htm